Attention Pirates !
Nous voilà de retour aux Saintes….après une traversée du Canal au près, avec 30 nœuds de vent établis et une mer forte….Mais une fois de plus, Angélus nous surprend : avec 3 ris, il passe bien la mer et c’est sans encombre que nous gagnons la baie des Saintes.
Au pied de l’îlet Cabrit, malgré les rafales de vent, la mer est lisse, le mouillage bénéficiant de la protection de l’île, orientée Est-Ouest. Le phénomène est comparable à celui de la côte sous le vent.
De fait, les quelques coffres mis à disposition des bateaux de passage sont pris d’assaut et il nous faut mouiller avec 20 mètres de fond, ce que nous n’avons encore jamais expérimenté. Avec ce vent fort, les bateaux tournent en tous sens, et nos 60 mètres de chaîne nous entrainent dans une valse lente mais rapprochée avec les bateaux voisins. Autant dire que nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit !
Dès l’aube, nous sommes fin prêts pour le plan de bataille établi la veille au soir sur les conseils d’un autre bateau :
-6h du matin : nous relevons l’ancre et entamons la tournée du mouillage, au ralenti, dans le silence le plus complet, attendant qu’un coffre se libère
-7h00 : après 1h de veille et de ronds dans l’eau, (on en a presque le tournis !) les canons sont chargés, l’équipage est fin prêt, le couteau entre les dents, et le drapeau de pirates hissé en haut du mat ; nous passons à la phase d’attaque, l’adversaire n’a qu’à bien se tenir !
-7h30 : sans doute impressionné par notre manœuvre d’approche, un voilier battant pavillon Quebequois nous livre sa place, sans la moindre tentative de défense, une fois son petit déjeuner avalé….victoire, le coffre est à nous et l’îlet aussi !
Les garçons se mettent aussitôt à la construction d’un radeau digne de leur équipage, et nous débarquons sur l’îlet Cabrit, accueillis par les chèvres et les poules, seuls habitants de cette terre aride. La place est donc facile à prendre, et nous plantons notre drapeau sur les ruines du fort Joséphine !
Pendant une semaine entière, nous résistons aux envahisseurs potentiels et gardons fièrement notre bouée de mouillage, restant ainsi maîtres des lieux.
Nous enchaînons les barbecues sur la plage, les débarquements et excursions sur l’île, sans oublier les baignades au milieu du corail et des poissons. C’est là que nous accueillons les grands parents des enfants, venus nous rendre visite pendant 10 jours.
Hélas…la place est convoitée et nous avons également un programme chargé….non sans regrets, nous libérons donc le coffre et le laissons à d’autres gentils pirates, direction Pigeon sur la Côte sous le vent !
