Dakar....
Après 15 jours passés au Sénégal, nous quittons Dakar demain matin vendredi en direction des îles du nord du Cap Vert. Nous avons l’intention de faire escale à Sao Nicolau, Sao Vicente et d’aller explorer Santo Antao.
Mené par Nango, chauffeur de taxi favori des navigateurs VSF, nous avons sillonné Dakar en tous sens et nous avons fini par nous faire une bonne idée de la capitale du Sénégal, à la veille du Sommet de la Francophonie.
La ville est très peuplée (1/3 de la population sénégalaise), dense, bruyante et polluée.
La moitié des rues ne sont que des pistes, où le passage des voitures et camions est chaotique. L’autre moitié est fraîchement goudronnée, en vue du sommet de la Francophonie, mais cela n’empêche pas les vendeurs à la sauvette, les étals en tous genre sur les bas-côtés (fripes et nourriture), et même des familles entières, qui vivent-là, sur le terre-plein central : les enfants courent au milieu des voitures, certaines mères allaitent leur enfant au milieu des pots d’échappement et des vieillards pensifs restent là, la tête appuyée sur un bâton.
Les tatas (transports en commun bondés, avec toujours 2 ou 3 personnes agrippées à l’arrière), les camions et les taxis se disputent la chaussée, sans tenir compte des charrettes à cheval ni des piétons kamikazes qui se faufilent entre les voitures pour venir quémander une pièce, vendre des recharges de téléphone ou autres objets divers.
Dans cet environnement fatigant, nous avons eu la chance d’être mis en relation avec deux havres de paix :
Accueillis très généreusement et chaleureusement par Florence et Cédric, « expat’ » à Dakar depuis 3 ans et amis d’amis, ils nous ont fait profiter du calme de leur maison, de leur piscine, de leur lave-linge, connexion internet etc….sans compter plusieurs repas partagés. Nous les en remercions du fond du cœur, ainsi que Caroline et Axel.
C’est grâce à eux également que nous avons eu la joie de faire la connaissance du père Christophe, curé de la paroisse extraterritoriale du port de Dakar, ayant pour principale mission de redonner vie à « l’Apostolat de la Mer ».
Missionnés par le diocèse, des jeunes sénégalais bénévoles s’engagent à aller visiter chaque semaine les navires de passage à Dakar, essentiellement des cargos. Ils leur proposent un temps d’échange, une écoute, mais aussi un temps de prière, et les invitent à passer à la paroisse, où les attendent un espace internet en Wifi, ainsi que des rencontres, des échanges plus formels comme les déjeuners théologiques du vendredi, la messe en fin de journée etc.
Paysagiste de formation, le père Christophe a mis tout en œuvre pour que le jardin paroissial où il accueille ses ouailles le temps d’une escale, soit un véritable lieu de ressourcement, de calme, à l’abri des regards, au milieu d’une végétation luxuriante, à deux pas seulement de l’agitation du port.
Après quelques jours au CVD, on a aussi fini par y prendre nos marques ; entre deux « missions VSF », on a retrouvé les Moussespics et les Anao, qu’on avait perdu de vue depuis Lisbonne. Les retrouvailles ont été joyeuses, et les enfants ne se sont plus quittés ! On a eu le temps également de faire plus ample connaissance avec Arnaud qui navigue sur Roi Baco, un joli first31.7, et avec qui nous devrions faire un bout de chemin ensemble en partant sur le Cap Vert.
Enfin, Bustle oblige, une fois le film sur Diamniadio terminé et paufiné, nous sommes partis à la recherche de musique originale….Menés par Nango toujours, après 1h30 de route, nous avons atterri au monastère de Keur Moussa, situé à 40km à l’est de la capitale.
Les frères de Keur Moussa cultivent un immense verger de pamplemoussiers, de citronniers, de mandariniers et de manguiers. La promenade à travers les arbres fût très agréable, et Cyrille a pu enregistrer l’office des frères, sur fond de kora : entre la harpe et la guitare, cet instrument typiquement africain produit des sons très mélodieux et permet aux moines de psalmodier, leur répertoire se situant entre le grégorien et la tradition africaine.
