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Quelques jours dans le Saloum

Face au vent et contre le courant, nous remontons péniblement sur Dakar…comme si la magie du Saloum, ses bancs de sable et sa mangrove, voulait nous retenir le plus longtemps possible…

Il faut dire que notre séjour sur le fleuve aura été de courte durée, et c’est à contrecœur que nous repartons déjà, mais un souci dentaire empoisonne Géraldine depuis quelques jours et il est plus que temps d’y remédier, RDV est pris chez un dentiste de Dakar pour samedi matin.

Nous partons donc, mais nos cœurs et nos esprits sont remplis d’images fortes, de sourires d’enfants et de chaleur humaine partagée.

Nous avons tout d’abord mouillé à Dionewar, non loin de l’entrée du Delta du Saloum, où nous avons retrouvé Arnaud, de VSF également, et Camara, le directeur de l’école de Niodior, à qui nous devons remettre un ordinateur et par qui nous faisons transiter une série de colis à destination du lycée.

C’est en charrette que nous faisons le trajet jusqu’à Niodior… Une heure à slalomer à travers la mangrove, la grève et les ponts, tirés par un pauvre cheval famélique qui avait à peine suffisamment de force pour trainer son attelage !

On est loin de la foule et de la pollution de Dakar…Ici pas de routes, pas de voitures, juste un sentier…poules, poussins, dindons et brebis se promènent en liberté ; nous croisons des femmes qui rentrent chez elles, portant sur la tête le bois flotté qu’elles ont fait sécher pour faire cuire le repas du soir ; et pendant ce temps, les jeunes, comme partout dans le monde, jouent au foot !!!

Nous nous habituons peu à peu à cette nouvelle atmosphère, et tout au long du parcours allé comme retour, ce ne sont que sourires et bonjours autour de nous.

Camara nous fait visiter son école, qui compte plus de 500 élèves. Elle est très bien tenue, et au milieu de la cour se trouve l‘un des deux puits du village, où viennent se servir librement les femmes.

Nous sommes un peu l’attraction de l’après-midi, les enfants se précipitent sur nous et en particulier sur Félicie, mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend à Diamniadio !

Mercredi matin, nous partons de bonne heure afin de remonter le Saloum jusqu’au Marigot de Foye, bras du fleuve qui donne accès au village. Bien que le fleuve soit très large, la navigation se fait au moteur essentiellement, compte tenu des nombreux bancs de sable qui ont tendance à se déplacer et des nasses à gambas qui barrent régulièrement le passage. Les cartes marines ne sont pas fiables…

Nous avançons donc prudemment, de bouée en bouée, et après 4h de nav’ tranquille (ce qui donne aux garçons l’occasion de travailler !), nous arrivons enfin à l’entrée du Marigot de Foye.

Mais là…..dans l’axe du chenal, par deux fois, les fonds remontent brusquement, passant de 4m à 1m, les quilles touchent le sable….la deuxième fois étant fatale pour Angélus : impossible de repartir, nous sommes bel et bien échoués ! Après plusieurs vaines tentatives (avec l’annexe, on tire, on pousse sur les étraves, sur l’arrière..), il faut se résoudre à attendre que la mer monte !

Lorsque dans l’après-midi nous mouillons enfin au pied du débarcadère de Diamniadio, une immense clameur s’élève depuis la terre : plus de 200 enfants nous attendent !

Quel accueil ! Basile, Théophile et Jacques sont encerclés, touchés, caressés, questionnés, ce qui met Théophile très mal à l’aise ! Félicie quant à elle, ne veut ni ne peut quitter les bras de Géraldine tellement la masse des enfants autour d’elle est dense !

Tout ce petit monde nous escorte en grande pompe jusqu’à l’école, où nous faisons connaissance avec Mamecor Diouf, dynamique et sympathique directeur de l’école. Il nous présente au président des parents d’élèves et nous fait faire le tour du village.

Le lendemain, nous passons dans toutes les classes afin de montrer aux élèves le film que nous avons réalisé sur l’école de Barfleur et de discuter un peu avec eux. Malgré le manque de moyens matériels dont ils disposent, et les effectifs très importants (plus de 40 en moyenne), nous sommes impressionnés par le calme et l’ordre qui règnent dans la plupart des classes.

Nous en profitons pour filmer également, l’idée étant de transmettre à Barfleur le film de Diamniadio afin d’aider le partenariat à perdurer.

Pour clôturer cette journée mémorable, nous proposons à toute l’équipe enseignante de venir passer un moment sur le bateau.

Composée de 6 professeurs et d’un directeur, tous des hommes, jeunes et dynamiques, ils sont représentatifs du corps enseignant sénégalais : nommés par l’état pour quelques années, à Diamniadio ou dans d’autres villages isolés, ils sont logés sur place dans des conditions difficiles (quelques heures d’électricité par jour, aucun moyen matériel) et passent les 9 mois que dure l’année scolaire sans rentrer chez eux. Ils tentent de partager leur enthousiasme avec leurs élèves et de leur transmettre le savoir, si précieux pour que ces enfants devenus adultes puissent à leur tour aider à élargir l’horizon de leur village.

Nous sommes impressionnés par leur dynamisme et leur foi en la force de l’école. L’échange est très riche, et nous comprenons mieux à présent le système éducatif sénégalais, le fonctionnement de l’école et ses besoins.

Par exemple, le maître de CE1 lors de notre visite du matin, déplore de ne pas avoir de livres pour sa classe. Nous lui apportons donc quelques « J’aime Lire » que nous avions à bord. Bien qu’il en ait été très content, après les avoir feuilletés, il nous explique qu’il n’est pas sûr que cela intéresse ses élèves, compte tenu de l’énorme décalage qui existe entre ce qu’ils vivent, ce qu’ils connaissent ici à Diamniadio et les histoires racontées dans les « J’aime Lire ».

Nous en concluons ensemble qu’il ne sert à rien d’organiser une collecte de livres en France à destination de l’école, et que le problème des livres ne pourra être résolu tant qu’il n’existera pas de littérature enfantine sénégalaise, ancrée dans leur culture, leur histoire et leurs représentations…

Du fond du cœur, nous remercions les enfants de Diamniadio et leurs professeurs pour l’accueil qu’ils nous ont réservé. Nous emportons avec nous leurs centaines de sourires, et nous repartons avec plus de questions encore que nous n’en avions en arrivant, sur les différences économiques et culturelles d’un pays comme le Sénégal avec le monde occidental.

Face au vent et contre le courant, nous remontons péniblement sur Dakar…comme si la magie du Saloum, ses bancs de sable et sa mangrove, voulait nous retenir le plus longtemps possible…

Il faut dire que notre séjour sur le fleuve aura été de courte durée, et c’est à contrecœur que nous repartons déjà, mais un souci dentaire empoisonne Géraldine depuis quelques jours et il est plus que temps d’y remédier, RDV est pris chez un dentiste de Dakar pour samedi matin.

Nous partons donc, mais nos cœurs et nos esprits sont remplis d’images fortes, de sourires d’enfants et de chaleur humaine partagée.

Nous avons tout d’abord mouillé à Dionewar, non loin de l’entrée du Delta du Saloum, où nous avons retrouvé Arnaud, de VSF également, et Camara, le directeur de l’école de Niodior, à qui nous devons remettre un ordinateur et par qui nous faisons transiter une série de colis à destination du lycée.

C’est en charrette que nous faisons le trajet jusqu’à Niodior… Une heure à slalomer à travers la mangrove, la grève et les ponts, tirés par un pauvre cheval famélique qui avait à peine suffisamment de force pour trainer son attelage !

On est loin de la foule et de la pollution de Dakar…Ici pas de routes, pas de voitures, juste un sentier…poules, poussins, dindons et brebis se promènent en liberté ; nous croisons des femmes qui rentrent chez elles, portant sur la tête le bois flotté qu’elles ont fait sécher pour faire cuire le repas du soir ; et pendant ce temps, les jeunes, comme partout dans le monde, jouent au foot !!!

Nous nous habituons peu à peu à cette nouvelle atmosphère, et tout au long du parcours allé comme retour, ce ne sont que sourires et bonjours autour de nous.

Camara nous fait visiter son école, qui compte plus de 500 élèves. Elle est très bien tenue, et au milieu de la cour se trouve l‘un des deux puits du village, où viennent se servir librement les femmes.

Nous sommes un peu l’attraction de l’après-midi, les enfants se précipitent sur nous et en particulier sur Félicie, mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend à Diamniadio !

Mercredi matin, nous partons de bonne heure afin de remonter le Saloum jusqu’au Marigot de Foye, bras du fleuve qui donne accès au village. Bien que le fleuve soit très large, la navigation se fait au moteur essentiellement, compte tenu des nombreux bancs de sable qui ont tendance à se déplacer et des nasses à gambas qui barrent régulièrement le passage. Les cartes marines ne sont pas fiables…

Nous avançons donc prudemment, de bouée en bouée, et après 4h de nav’ tranquille (ce qui donne aux garçons l’occasion de travailler !), nous arrivons enfin à l’entrée du Marigot de Foye.

Mais là…..dans l’axe du chenal, par deux fois, les fonds remontent brusquement, passant de 4m à 1m, les quilles touchent le sable….la deuxième fois étant fatale pour Angélus : impossible de repartir, nous sommes bel et bien échoués ! Après plusieurs vaines tentatives (avec l’annexe, on tire, on pousse sur les étraves, sur l’arrière..), il faut se résoudre à attendre que la mer monte !

Lorsque dans l’après-midi nous mouillons enfin au pied du débarcadère de Diamniadio, une immense clameur s’élève depuis la terre : plus de 200 enfants nous attendent !

Quel accueil ! Basile, Théophile et Jacques sont encerclés, touchés, caressés, questionnés, ce qui met Théophile très mal à l’aise ! Félicie quant à elle, ne veut ni ne peut quitter les bras de Géraldine tellement la masse des enfants autour d’elle est dense !

Tout ce petit monde nous escorte en grande pompe jusqu’à l’école, où nous faisons connaissance avec Mamecor Diouf, dynamique et sympathique directeur de l’école. Il nous présente au président des parents d’élèves et nous fait faire le tour du village.

Le lendemain, nous passons dans toutes les classes afin de montrer aux élèves le film que nous avons réalisé sur l’école de Barfleur et de discuter un peu avec eux. Malgré le manque de moyens matériels dont ils disposent, et les effectifs très importants (plus de 40 en moyenne), nous sommes impressionnés par le calme et l’ordre qui règnent dans la plupart des classes.

Nous en profitons pour filmer également, l’idée étant de transmettre à Barfleur le film de Diamniadio afin d’aider le partenariat à perdurer.

Pour clôturer cette journée mémorable, nous proposons à toute l’équipe enseignante de venir passer un moment sur le bateau.

Composée de 6 professeurs et d’un directeur, tous des hommes, jeunes et dynamiques, ils sont représentatifs du corps enseignant sénégalais : nommés par l’état pour quelques années, à Diamniadio ou dans d’autres villages isolés, ils sont logés sur place dans des conditions difficiles (quelques heures d’électricité par jour, aucun moyen matériel) et passent les 9 mois que dure l’année scolaire sans rentrer chez eux. Ils tentent de partager leur enthousiasme avec leurs élèves et de leur transmettre le savoir, si précieux pour que ces enfants devenus adultes puissent à leur tour aider à élargir l’horizon de leur village.

Nous sommes impressionnés par leur dynamisme et leur foi en la force de l’école. L’échange est très riche, et nous comprenons mieux à présent le système éducatif sénégalais, le fonctionnement de l’école et ses besoins.

Par exemple, le maître de CE1 lors de notre visite du matin, déplore de ne pas avoir de livres pour sa classe. Nous lui apportons donc quelques « J’aime Lire » que nous avions à bord. Bien qu’il en ait été très content, après les avoir feuilletés, il nous explique qu’il n’est pas sûr que cela intéresse ses élèves, compte tenu de l’énorme décalage qui existe entre ce qu’ils vivent, ce qu’ils connaissent ici à Diamniadio et les histoires racontées dans les « J’aime Lire ».

Nous en concluons ensemble qu’il ne sert à rien d’organiser une collecte de livres en France à destination de l’école, et que le problème des livres ne pourra être résolu tant qu’il n’existera pas de littérature enfantine sénégalaise, ancrée dans leur culture, leur histoire et leurs représentations…

Du fond du cœur, nous remercions les enfants de Diamniadio et leurs professeurs pour l’accueil qu’ils nous ont réservé. Nous emportons avec nous leurs centaines de sourires, et nous repartons avec plus de questions encore que nous n’en avions en arrivant, sur les différences économiques et culturelles d’un pays comme le Sénégal avec le monde occidental.

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