Classe de mer volcanique
La Graciosa...petite île semi-déserte, dont le seul port Caleta de Sebo concentre à lui tout seul la quasi-totalité de la population, soit 600 âmes environ.
Des volcans, des dunes, de la lave, de l'eau turquoise, des plages, des pistes avec des 4X4 qui ont rendu Antoine un peu frustré de ne pas en conduire un...
Nous sommes tombés sous le charme de cet îlot paradisiaque...après 3 nuits au mouillage et notre plein de baignades et de châteaux de sable, nous avons tout de même fini par lever l'ancre en direction de la Marina Rubicon, au sud de Lanzarote.
Le but premier étant de faire réparer le moteur hors-bord de l'annexe qui depuis notre mouillage d'Essaouira donne du fil à retordre à Antoine...
Nous profitons des 35 milles qui nous séparent de Playa Blanca pour faire un cours théorique sur le volcanisme aux garçons, après avoir préalablement observé la lave sur les plages de Graciosa.
La Marina Rubicon, en face de Playa Blanca, est très accueillante et ressemble à...Disneyland !!!
Tout y est fait pour que le bateau-visiteur s'y sente bien : terrasses de café et vitrines alléchantes le long des pontons, sanitaires" hyper clean", piscine à usage libre, supermarché, shipshandlers et location de voiture à prix raisonnable...
Pendant que les garçons se prélassent dans la piscine, la décision est vite prise de louer une voiture pendant 48h afin de silloner l'île et ses volcans.
Après une mémorable soirée d'anniversaire pour Géraldine, nous voilà partis.
Et là, à peine sortis de l'enceinte de la marina....nous suffoquon d'étonnement à la vue de cet océan de lave brute, déchiquetée, acérée...un paysage tout à la fois désolé, désolant et fascinant qui ne manque pas de nous impressionner...."ça sent la mort" nous disent les enfants...
Mais le plus surprenant, ce sont ces villages aux maisons blanchies à la chaux parfaitement entretenus, sortis de nulle part, et surtout les parcelles de vignes de la vallée de la Géria : chaque plant est planté au fond d'un trou et entouré d'un muret de pierres de lave afin de le protéger du vent, le tout étant recouvert de poussière de lave qui permet, à ce qu'on dit, de retenir l'humidité des alizés !
Et pour compléter ce décor mi-riant mi-austère, des chaînes de volcans plus ou moins hauts, plus ou moins arrondis, aux couleurs variées allant du blanc-crème au gris sombre en passant par l'ocre et le rouge colorado.
Après un passage instructif au centre des visiteurs du parc national de Timanfaya où nous avons eu droit à l'histoire des dernières éruptions sur l'île et à la reconstitution (très impressionante !) d'une véritable éruption, nous partons pique niquer en haut de la MontanaNégra (510m), afin de dégourdir nos chaussures de marche restées trop longtemps enfermées dans la cabine de Théophile.
La descente se fait en glissades dans de la poudreuse...noire, tout en dégustant des figues "volcaniques" !
Notre deuxième journée d'excursion nous emmène plus au nord de l'île et nous permet de découvrir Arrécife, Arriata, Haria et sa vallées aux 1000 palmiers (un palmier à chaque naissance, on se croirait au Canadel !) et surtout l'incroyable Cueva de Los Verdes, tunnel sousterrain de 7 km de long, creusé par la lave incandescante lors de l'éruption du volcan La Corogne il y 5000 ans.
En conclusion, on est tous devenus incollables (ou presque !) sur le volcanisme, y compris Félicie qui se met à trembler dès qu'on prononce le mot lave, suite à notre visite du centre de Timanfaya !
Lanzarote restera une étape-phare de notre voyage, non seulement pour tout ce qu'on y a découvert mais aussi pour les rencontres humaines avec nos voisins de ponton, dont une famille française sur "Rêve d'Ô" et Stu, sympathique américain qui n' a pas hésité à inviter notre tribu à son bord afin de jouer au mystérieux "magic black"...
A présent nous attendons que le vent baisse un peu pour quitter cette île de charme et rejoindre Ténérife, à 130 milles à l'ouest, à priori demain après midi ou mercredi.
