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Cap au nord

Le paysage défile sous nos yeux…Nous laissons derrière nous Deshaies et la pointe Nord-Ouest de la Basse-Terre. Sous un alizé régulier, nous observons, le cœur un peu serré, les deux ailes du papillon guadeloupéen s’éloigner dans notre sillage. Une page se tourne à nouveau, après plus d’un mois passé à arpenter et parcourir cette île de charme, entourés de nos familles ou des bateaux retrouvés.

Les bonnes conditions météo, la joie de reprendre la « vraie » mer et l’excitation à l’idée de découvrir de nouvelles terres nous aident à regarder devant nos étraves plutôt que derrière, ne serait-ce que pour surveiller les casiers et éviter qu’ils ne se prennent dans les safrans !

Nous montons quasiment plein nord en direction d’Antigua, distante de 40 milles environ. Au travers, Angélus file sur une mer belle, et en moins de 6h nous atteignons le mouillage de Falmouth Harbour, sur la côte sud de cette île indépendante, mais restée « so british » !

Une fois les formalités d’entrée accomplies (non sans mal, peut être pire qu’à Dakar encore !), il nous reste une demi-journée pour briquer le bateau : dans le cadre de la vente d’Angélus, une visite est prévue pour le lendemain. Tout le monde s’y met, y compris Félicie, et à la nuit tombée, harassés mais satisfaits, nous contemplons Angélus, qui brille comme un sou neuf sous les reflets de la lune…

Plus question de laisser choir une miette de pain, ni de déranger une cabine, aussi le lundi matin, une fois l’école terminée, nous décidons d’aller nous dégourdir les jambes à English Harbour et d’y grignoter un sandwich.

Retour en arrière ou décor de théâtre ? Sans doute un peu les deux….En pénétrant dans Nelson’s Dockyard, ensemble formé par le fort, le port et l’arsenal qui furent le repaire de l’amiral Nelson au XVIIIè siècle, nous découvrons les vestiges d’un village militaire, parfaitement conservé, tourné vers la mer et dont chacun des bâtiments a trouvé une nouvelle destination : maître-voilier, police des frontières, supermarché, échoppes de souvenirs, restaurants, musée, tout cela dans une atmosphère marine et désuète, au milieu de magnifiques « classiques » (vieux gréements), que nous contemplons pendant des heures….tandis qu’Antoine se charge seul de la visite d’Angélus. (Soit dit en passant, celle-ci n’a malheureusement rien donné, Angélus est donc toujours à vendre, qu’on se le dise !)

Notre remontée vers le nord se poursuit, et toujours poussés par les alizés, nous continuons notre route vers Saint Martin : 110 milles à parcourir, l’occasion de refaire une nav’ de nuit dans de bonnes conditions : un alizé régulier mais modéré, une belle nuit étoilée, une allure portante, et le bateau Julia, de Patrick et Evelyne, rencontré à plusieurs reprises depuis le Cap-Vert, avec qui nous décidons de faire route de conserve jusqu’à Saint Barthélémy où eux s’arrêteront.

Les quarts s’enchainent sans problème, la veille des nombreux paquebots de croisière et yachts de luxe navigant dans les mêmes eaux nous aide à rester réveillés : autant de routes de collision à éviter ! Une fois de plus nous bénissons l’AIS. Jacques nous rend bien service lui aussi, en assurant le quart de 5h à 7h, mais l’instinct du capitaine est sans faille et lui permet de se réveiller juste à temps pour éviter une grosse bouée de casier que notre petit « veilleur de l’aube » n’avait pas vue !

L’arrivée au petit matin sur Saint Barthélémy et ses îlots est magique ; nous laissons Julia (que nous avons un peu distancé pendant la nuit) y arriver tranquillement pendant que nous poursuivons jusqu’à Saint Martin et la baie de Marigot, côte française de cette île mi hollandaise mi française.

Nous mouillons dans la vaste baie aux eaux turquoises (un arrière-goût des Grenadines) et prenons contact avec cette île si particulière : c’est la France sans l’être, tout le monde parle anglais, français et espagnol, un melting pot de cultures et d’ethnies s’offre à nous. Le plus marquant sans doute étant la magnifique messe des Rameaux à laquelle nous assistons, célébrée en… 3 langues simultanément, avec un mélange de rites anglo-saxons, créoles et métropolitains !

Notre séjour est consacré à la préparation du bateau pour les 700 milles à venir : un petit aller-retour en République Dominicaine, où nous nous réjouissons de retrouver nos cousins Fabien et Agnès et leurs deux enfants. Déjà lundi, il est temps de partir si nous voulons être à l’heure pour les accueillir à bord vendredi !


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