La Gomera, suite et fin
Après quelques jours au mouillage à Santiago, au sud de La Gomera, retour à San Sebastian : un orage se prépare pour le week end, de plus nous avons réservé une voiture pour aller explorer l’île de l’intérieur.
Conquis par son rivage, nous le sommes tout autant par l’intérieur des terres. Le massif du Garajonay, qui fait la richesse de l‘île et le bonheur des randonneurs, est une vaste forêt de lauriersylves qui recouvre le centre et sommet de La Gomera, tel une calotte bien posée sur un crâne chauve !
Dans un magnifique 4X4 Chevrolet (pour la plus grande joie des hommes de la famille !), nous avons sillonné les routes tortueuses de l'île, en nous perdant à chaque carrefour…
Cela ne nous a pas empêché d’expérimenter les chemins de randonnées extrêmement bien balisés du Parque Nacionale du Garajonay et de gravir l’Alto Garajonay, point culminant de l’île : une belle rando, d’abord dans la brume rafraîchissante (mieux pour la montée !) puis sous un soleil éclatant, nous permettant de découvrir ainsi un superbe panorama, plongeant du haut du massif jusqu’à la mer sur 360°…
La montagne en plein cœur de l’océan…une sensation délicieuse !
Nous profitons de la voiture pour dévaliser l’unique supermercado de San Sebastian en vue de notre traversée vers le Cap Vert : 4 caddies remplis à ras-bord d’eau, de jus et de conserves en tout genre, sans oublier la quinzaine de plaques de chocolat des Canaries, mets hautement apprécié à bord d’Angélus !
La charmante Gomera que nous commençons à bien connaître, n’a pourtant pas fini de nous étonner :
Toute la nuit, un violent orage maintient éveillé l’ensemble des occupants du port, (en dehors peut être de Félicie qui, elle, a très bien dormi !) et une pluie diluvienne s’abat sur l’île….au matin, le paysage est transformé.
L’eau dévale de la montagne, remplissant d’eau les barrancos, dont on comprend mieux à présent l’utilité, se déversant dans la mer et charriant avec elle une quantité impressionnante de boue, de bois, de palmes, de bambous et autres résidus de la montagne.
Les rues sont inondées et les trottoirs jonchés de dattes tombées des palmiers, que les passants s’empressent de ramasser. L’eau du port est devenue marron et les enfants s’amusent à confectionner des cannes à pêches avec les palmes et les bambous trouvés entre les pontons…
Comme souvent dans ce genre de situation, l’ambiance entre les bateaux de passage n’en est que meilleure, et c’est ainsi que notre voisin, que nous croisons régulièrement depuis Rabat et que les enfants surnomment à présent affectueusement « Papi Jack », a pitié de nos garçons dont les parents sont incapables de fabriquer la moindre canne à pêche !
Avec une patience et une gentillesse hors du commun, il les équipe en bas de ligne, leurres et poulpes, leur monte des bas de ligne sur câble d’acier pour que nous puissions pêcher « du gros », prenant sur son propre matériel et n’hésitant pas à aller acheter flotteurs, hameçons et plombs pour chacun des garçons…et Félicie quant à elle, à droit à LA banane en peluche aux couleurs de La Gomera ! Surnommée Harry Potter (allez savoir pourquoi !), elle devient son nouveau doudou et la mascotte du bateau.
Nous profitons également de ces quelques jours tranquilles pour faire plus ample connaissance avec l’équipage d’Oceanus, charmante famille portugaise (3 générations confondues !) navigant sur un incroyable cata complètement rénové par leurs soins.
Margareta et Jacques ne se quittent plus, multipliant les allers/retours entre les 2 bateaux, et d’un commun accord, nous décidons de faire route ensemble vers le Cap Vert, dès que la météo le permettra et qu’Oceanus aura récupéré une pièce pour ses safrans mal en points…
En attendant, nous les laissons donc à San Sebastian, et après un dernier mouillage sur la côte Ouest de La Gomera, nous filons sur El Hierro, dernière île des Canaries que nous visiterons !
